Esméralda
💃🏻 « Elle dansait, elle tournait, elle tourbillonnait sur un vieux tapis de Perse, jeté négligemment sous ses pieds ; et chaque fois qu’en tournoyant sa rayonnante figure passait devant vous, ses grands yeux noirs vous jetaient un éclair. » Notre-Dame de Paris, Victor Hugo.
C’est une bien envoûtante Esméralda que Paul-François Quinsac peignit. Dans cette huile sur toile qui passera en vente chez l’étude Briscadieu le 12 avril, l’artiste français déploya toute la virtuosité de sa touche académique au service d’un orientalisme de fantaisie, empreint de sensualité et de théâtralité.
🪇 Drapée dans un tissu diaphane finement orné, la célèbre bohémienne de Victor Hugo est saisie dans une pose à la fois gracieuse et expressive, un tambourin dans sa main droite et des castagnettes dans la gauche. Le raffinement des textures — soie, peau, fourrure — et la richesse chromatique, notamment dans le jeu de transparence du voile, témoignent du goût de Quinsac pour une peinture précieuse, où l’exotisme se mêle à l’érotisme voilé.
Aux pieds d’Esméralda, son animal fétiche dans Notre-Dame de Paris : la chèvre Djali, fidèle compagne de ses spectacles de rue. Sa présence ancre la toile de Quinsac dans une lecture littéraire et romantique du personnage. Dans le roman de Victor Hugo, Esméralda est une jeune bohémienne envoûtante, libre et mystérieuse, dont la beauté et la grâce fascinent tous ceux qui croisent sa route, du poète Gringoire à l’infâme Frollo, en passant par le bossu Quasimodo.
✨ Elle incarne l’archétype romantique de la femme insaisissable, à la fois marginalisée et idéalisée, une figure tragique que la société condamna injustement. Dans la peinture de Quinsac, cette Esméralda sublimée devient un prétexte à une scène sensuelle et colorée, réinterprétée à travers le prisme d’un orientalisme bourgeois. Mais la référence littéraire ajoute à la composition une profondeur dramatique et poétique, faisant écho à la destinée tragique de l’héroïne hugolienne.
Enchère à suivre ! 💫
🗓️ Samedi 12 avril, 14h00 : Vente Briscadieu (Bordeaux)
🔎 Lot 25 : Paul-François QUINSAC (1858-1929), Esméralda (1884). Huile sur toile signée de 206×145 cm. [ Estim. 8 000 – 10 000 € ]
crédit photo © maison de vente
