C’est la saison des pêches !
🍑 En voici justement de bien appétissantes dans cette remarquable composition peinte par Anne Vallayer- Coster (1744-1818), qui passera en vente le 26 juin chez l’étude allemande Hampel.
Admirez le jeu des textures. Sur un fond sombre propice à l’éclat des formes, l’artiste française fit dialoguer le moelleux des pêches, la rugosité des noix et la brillance émaillée d’un vase de porcelaine.
✨ Cette élégante pièce à décor floral d’inspiration orientale repose sur une table de bois sombre, tandis que son couvercle à demi ouvert laisse deviner son usage domestique. Devant elle, un savant amas de pêches au velouté généreux et à la carnation rosée capte une lumière latérale qui sculpte les volumes. Une noix entrouverte, quelques éclats jetés au hasard, introduisent un subtil désordre, humanisant la composition. Anne joua ici du contraste entre opulence et quotidienneté, dans une mise en scène très équilibrée.
Les pêches, symboles d’éphémère sensualité, évoquent la beauté fragile et le plaisir des sens. La noix, modeste en apparence, symbolise quant à elle le mystère et la sagesse : sa coque dure abrite un cœur précieux, rappelant que les plus grandes richesses se cachent souvent sous une enveloppe simple. L’association des fruits juteux au fruit sec suggère le contraste entre apparence et profondeur, entre désir et sagesse.
🎨 Cette œuvre, par son équilibre, sa lumière diffuse et son harmonie des matières, témoigne du génie discret d’une artiste injustement oubliée, qui sut conjuguer science de l’observation et grâce picturale avec une rare élégance. [*]
Enchère à suivre ! 💫
🗓️ Jeudi 26 juin, 10h00 : Vente Hampel (Allemagne) @hampel.fine.art.auctions
🔎 Lot 249 : Anne Vallayer-Coster (1744-1818), Nature morte au vase de porcelaine, pêches et noix. Huile sur toile de lin de 42 x 33,5 cm. [ Estim. 120 000 – 180 000 € ]
[*] Formée auprès de son père Joseph Vallayer, orfèvre travaillant pour le roi à l’Hôtel Royal des Gobelins, Anne transposa dans la peinture le raffinement des métiers d’art. Sa précision quasi tactile rappelle la tradition des peintres flamands du XVIIe siècle, tandis que son goût pour les textures et les objets raffinés trahit une sensibilité toute française du XVIIIe, en particulier celle de Jean Siméon Chardin.
En 1770, elle entra à l’Académie royale de peinture et de sculpture, devenant l’une des quatorze femmes acceptées à l’Académie avant la Révolution française. Protégée par Marie-Antoinette, elle exposa au Salon et jouit d’un succès considérable, tout en restant fidèle à la nature morte, genre alors jugé mineur, qu’elle hissa au rang d’art noble.
crédit photo © maison de vente

