Dame Laura Knight
🌹 Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de l’une des artistes britanniques les plus prodigieuses du 20e siècle : Dame Laura Knight (1877-1970).
Formée dès l’âge de 13 ans à la Nottingham School of Art, elle a su s’imposer dans un milieu alors largement dominé par les hommes, grâce à la force de son regard et la constance de son engagement.
🎪 Son art, profondément ancré dans le réel, explore des sujets longtemps relégués aux marges : la vie des gens du cirque, des ballerines, des artistes ambulants, mais aussi celle des pêcheurs, des ouvrières de guerre ou des communautés roms. À Newlyn, petite ville portuaire dans l’ouest des Cornouailles, elle rejoint une colonie d’artistes adeptes de la peinture sur le motif. Elle y développe une touche vive, directe, et une palette baignée de lumière naturelle, dans un style impressionniste.
Ce qui caractérise Laura Knight, c’est son côté précurseur. Elle appartient à cette lignée de femmes audacieuses qui ont ouvert la voie à d’autres. Ainsi, de toutes les artistes femmes, elle est la première à recevoir le titre de Dame de l’Empire britannique, puis la première depuis le 18e siècle à être élue académicienne royale, et enfin la première à bénéficier d’une exposition personnelle à la Royal Academy.
🖌️ Ce parcours exceptionnel, elle le doit à une rigueur sans faille et à une curiosité jamais démentie. « Je peins aujourd’hui », affirme-t-elle, comme une profession de foi tournée vers la vie.
Les modèles de prédilection de Laura Knight ? Les femmes, dans toute leur diversité, leur force et leur grâce. Très tôt, elle s’éloigne des représentations idéalisées ou passives pour leur consacrer une place centrale.
🩰 Des danseuses de ballet aux ouvrières d’usine pendant la guerre, l’artiste s’intéresse à la vérité du moment. Elle donne à voir des femmes puissantes, les observe sans les juger, les célèbre sans les figer. À une époque où la peinture d’histoire reste largement masculine, elle choisit de raconter l’histoire des femmes, avec rigueur, tendresse et une profonde empathie. [*]
« Elle a peint les femmes telles qu’elles sont, et non comme les hommes voulaient qu’elles soient. » Sarah Reynolds, experte chez Christie’s à Londres
À bientôt sur Sfumato ! 💫
1. At the Edge of the Cliff (c.1917). *
2. In the Orchard. *
3. The Cornish Coast (1917). National Museum (Cardiff).
4. A Summer day at the rock pool (C. 1907-18). *
5. In the Sun, Newlyn. *
6. My Lady of the Rocks. *
1. Self portrait aka The Model (1913). National Portrait Gallery (Londres).
8. The Ballet Girl and the Dressmaker (1930). *
9. The Ballet Shoe (c.1932). Brighton & Hove Museums.
10. Ethel Bartlett (vers 1926). Atkinson Art Gallery.
11. Joan Rhodes (1955). Royal Academy of Arts.
12. Corporal J. D. M. Pearson, GC, Women’s Auxiliary Air Force (1940). Imperial War Museums.
* Collection privée
[*] Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est nommée War Artist et documente la mobilisation féminine dans les usines et les services techniques. En 1946, elle assiste aux procès de Nuremberg : sa toile, austère et frontale, rompt avec le reste de son œuvre mais témoigne d’une même volonté de saisir l’humain, même dans ses heures les plus sombres.
