Dimanche détente
Dimanche détente !
On peut dire qu’en matière de détente cette élégante en robe de bal n’a pas son pareil. Elle est allongée sur son divan comme sur un trône de velours. Son regard nous transperce. Fier, direct, voire troublant.
🖌 Henri Paul Royer (1869-1938) [*] ne l’intitula pas simplement Portrait ou Jeune femme en bleu. Il l’appela Le Sphinx. Et là tout s’éclaire. Cette femme n’est pas seulement belle – elle est mystérieuse, indéchiffrable. À la fois douce et redoutable, elle incarne ce que le Sphinx symbolise depuis l’Antiquité : une force tranquille qui détient le plus grand des secrets.
Maître du portrait, Royer saisit bien plus qu’une jolie frimousse vêtue d’une robe somptueuse. Il immortalisa une présence. La jeune femme, parée d’une robe bleu turquoise aux reflets glacés, semble glisser sur les coussins comme un souffle de tulle. Le tissu ondoie, se répand, remplit l’espace – mais c’est elle qui règne sur la scène. Collier de perles autour du cou, tête posée contre sa main, demi-sourire énigmatique… tout est posé, mais rien n’est figé.
✨ Ce contraste entre la froideur satinée de la robe et la douceur rosée de la peau, entre les plis voluptueux du tissu et la fragilité d’un regard, dit tout le raffinement de Royer. Le peintre savait restituer la matière – mais plus encore, l’âme de ses modèles. Sa fière mondaine semble attendre, avec un soupçon d’impatience. Peut-être même se moque-t-elle un peu…
Dans cette toile tardive, Henri Paul Royer atteignit un sommet de finesse. Il peignit moins une femme qu’une idée : celle d’un féminin indomptable, impénétrable, souverain. Une sphinge moderne qui est une énigme à elle seule.
Enchère à suivre ! 💫
🗓️ Mardi 17 juin, 15h00 : Vente Setdart (Espagne) @setdart_
🔎 Lot 13 : Henri Paul Royer (1869-1938), Le Sphinx (vers 1930). Huile sur toile signée de 97 x 130 cm. [ Estim. 27 000 – 29 000 € ]
crédit photo © maison de vente

