La Chevrière italienne
🍃 Triomphe d’une nature frémissante, cette huile sur toile de Jean-Baptiste Camille Corot passera sous le feu des enchères le 19 septembre prochain.
Peinte vers 1860-1865, ‘La Chevrière italienne’ est une œuvre tardive du fondateur de l’école de Barbizon, alors que son art, affranchi des rigueurs académiques, atteint une synthèse d’une rare poésie. Cette toile illustre parfaitement l’évolution de celui qui fut à la fois un maître du paysage classique et le chef de file de « l’école moderne de peinture de paysage » pour reprendre les termes de Charles Baudelaire.
🌳 Frêle silhouette tout juste suggérée, une jeune chevrière veillant sur son troupeau se tient au premier plan. Pourtant, Corot ne chercha pas à en faire le sujet principal : c’est bel et bien l’arbre majestueux du second plan qui domine la scène. Vaste voûte feuillue, il se détache d’un ciel mouvant, teinté d’or et d’argent. Le village qui se devine à l’horizon, à demi effacé dans une légère brume, renforce cette impression de profondeur atmosphérique. Si cette charmante scène pastorale exhale la paix, c’est une paix teintée de mélancolie, comme si la figure humaine n’était qu’un écho fugace au rythme immuable de la nature.
Corot déploya dans cette toile ce qui fit de lui un modèle pour la génération suivante : une touche souple, vibrante, qui suggère plutôt qu’elle ne décrit. Les contours se fondent, les masses s’équilibrent dans une harmonie subtile entre le vert assombri des feuillages et la clarté aux teintes de nacre du ciel. On retrouve dans ce traitement de la lumière cette capacité si singulière à traduire non seulement l’apparence des choses, mais l’impression qu’elles suscitent.
Enchère à suivre ! 💫
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🗓️ Vendredi 19 septembre, 16h00 : Vente Koller Auctions (Zurich, Suisse) @kollerauctions
🔎 Lot 3214 : Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875), La Chevrière italienne (vers 1860-65). Huile sur toile signée de 46,7 × 37,3 cm. [ Estim. 100 000 – 150 000 € ]
crédit photo © maison de vente

