La Déploration sur le Christ mort

💧 Un chef-d’œuvre d’Agnolo Bronzino que j’ai découvert avec émerveillement au Musée des Beaux-Arts de Besançon.

Achevé en 1545, ce retable commandé par Cosme Ier de Médicis était destiné à orner la chapelle de son épouse, Éléonore de Tolède, au Palazzo Vecchio. Peu après sa réalisation, Cosme Ier, alors duc de la République de Florence, l’offrit en tant que cadeau diplomatique à Nicolas Perrenot de Granvelle, chancelier de l’Empereur Charles Quint. Entre-temps, pour que la chapelle d’Éléonore conserve une image du retable, Bronzino réalisa une copie en 1553. Après la mort de Granvelle, le tableau fut placé dans la chapelle funéraire de sa famille, dans sa ville natale de Besançon. Enfin, il intégra en 1843 les collections du Musée des Beaux-Arts de Besançon.

🎨 La composition imaginée par le peintre florentin frappe par sa densité et sa monumentalité. Au centre du tableau, le Christ mort repose dans les bras de la Vierge, soutenu de part et d’autre par saint Jean et Marie-Madeleine. Son corps livide et sculptural contraste avec l’éclat raffiné des étoffes. Au second rang, au milieu d’autres saints, la duchesse Éléonore de Tolède, parée d’une somptueuse robe verte, est spectatrice de la scène tragique, tandis que dans le ciel, des anges virevoltent en tous sens, portant avec leurs petits bras les instruments de la Passion.

Les visages, quoique marqués par la tristesse, expriment une douleur retenue, aussi intériorisée que dans la célèbre Pietà de Michel-Ange, réalisée quelques décennies plus tôt. Mais, là où Michel-Ange, dans une composition pyramidale et dépouillée, réduisit la scène à la seule Vierge et à son fils, Bronzino multiplia les personnages et les détails raffinés. Dans chacune de ses œuvres, le maître du maniérisme laissait transparaître son goût pour la rigueur du dessin, la brillance des couleurs et une certaine intellectualisation des sujets religieux.

À bientôt sur Sfumato ! 💫
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📍 Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon @mat.besancon

🖼️ Agnolo di Cosimo di Mariano, dit Bronzino (1503-1572), La Déploration sur le Christ mort (1540-45). Huile sur panneau de 268 × 173 cm.