Focus art

Martha Darley Mutrie

💐 Sauvages ou en bouquet, ce sont les fleurs qui sont à l’honneur aujourd’hui grâce au travail remarquable d’une artiste britannique qui a su les magnifier.

Née le 26 août 1824, à Ardwick, près de Manchester, Martha Darley Mutrie (1824-1885) était fille d’un marchand de coton écossais. Aussi, rien ne la prédestinait à la peinture, si ce n’est son goût précoce pour la lumière et les formes fragiles de la nature. Alors que l’Angleterre était en pleine révolution industrielle, elle apprenait à traduire sur la toile la finesse des pétales et la texture veloutée des feuillages. C’est à la Manchester School of Design, sous la direction de George Wallis, qu’elle s’initia au dessin et à l’observation attentive de la nature.

🌸 Son talent éclata rapidement. En 1853, elle fit des débuts remarqués à la Royal Academy avec une simple corbeille de fruits. Peu après, le grand critique d’art John Ruskin s’arrêta devant ses Primulas et ses Geraniums, et en loua la pureté des teintes et la finesse de la matière. Il encouragea d’ailleurs Martha à étendre son regard vers les parterres naturels. Cette reconnaissance, rare pour une femme peintre de l’époque victorienne, contribua à la propulser parmi les artistes les plus en vue de l’époque.

Aux côtés de sa sœur cadette Annie Feray Mutrie, également peintre de fleurs, elle s’installa à Londres où elle poursuivit une carrière régulière et féconde : ses toiles parurent sur les cimaises de la Royal Academy et intégrèrent peu à peu les collections publiques. Le Tate Britain conserve son lumineux Wild Flowers at the Corner of a Cornfield, où liserons et chardons sauvages s’épanouissent dans la douceur d’un été anglais.

🪻 Martha Darley Mutrie mourut en 1885 à Kensington, après une existence discrète mais profondément consacrée à son art. Ses tableaux témoignent d’un regard attentif et tendre : chaque tige, chaque corolle y est peinte comme un être singulier, fragile et noble à la fois. Plus qu’une simple virtuose du pinceau, elle fut une poétesse de la nature, offrant aux fleurs l’éternité que le temps leur refuse.

À bientôt sur Sfumato ! 💫

1-2. Wild Flowers at the Corner of a Cornfield (1855-60). Tate Britain, Londres.
3. Roses. Coll. privée.
4. Rhododendrons. Coll. privée.
5. Garden in the close. Coll. privée.
6. Group of Camellias (1859). Victoria & Albert Museum, Londres.
7. Orchids (1865). Coll. privée.
8. Hollyhocks. Coll. privée.