Focus art

Théo Van Rysselberghe

🎨 Du classicisme au divisionnisme, l’évolution picturale d’un poète de la couleur.

Né le 23 novembre 1862 à Gand, Théo Van Rysselberghe (1862-1926) appartient à cette génération d’artistes qui ont accompagné — et parfois précédé — les tournants décisifs de l’art moderne. Formé dans un esprit résolument classique, il débute par un réalisme solide, nourri de tradition académique et d’un sens déjà affirmé de la construction. En tant que membre fondateur du Groupe des XX, il devient un acteur décisif de l’avant-garde bruxelloise.

🎵 Très vite, ses voyages et rencontres l’ouvrent à d’autres horizons : la découverte de James McNeill Whistler infléchit la palette et l’atmosphère de ses peintures. Sous cette influence symboliste, Van Rysselberghe adopte des tonalités plus harmonieuses, plus enveloppées, où dominent les accords subtils, les demi-teintes et une recherche de musicalité picturale. Le Portrait de Marguerite van Mons est en ce sens un exemple frappant de cette période de transition.

Un tournant décisif survient vers 1886-1887, lorsqu’il découvre l’œuvre de Georges Seurat. L’artiste belge s’engage dès lors pleinement dans le divisionnisme, dont il deviendra l’un des représentants majeurs. Alliant rigueur scientifique de la touche et sens poétique de la lumière, ses paysages marins, ses scènes d’intimité familiale ou ses portraits vibrent alors d’harmonies colorées d’une grande délicatesse.

✨ Dans ses dernières années, Van Rysselberghe opère une synthèse : tout en s’éloignant de la touche pointilliste, il revient à une sobriété classique, particulièrement perceptible dans ses nus tardifs. La couleur sert désormais une ligne épurée, une monumentalité tranquille, presque intemporelle. Parmi ses thématiques récurrentes, son épouse Maria qu’il peignit inlassablement jusqu’à la fin de sa vie.

Ainsi se déploie la trajectoire d’un peintre qui, du classicisme de ses débuts à la modernité lumineuse de sa maturité, a su faire de l’évolution de son style une véritable traversée de son époque.
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À bientôt sur Sfumato ! 💫
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Dans l’ordre d’apparition :
1. Portrait de Marguerite van Mons (1886). Musée des Beaux-Arts de Gand (Belgique).
2. Portrait d’Alice Sèthe (1888). Musée départemental Maurice-Denis (Saint-Germain-en-Laye)
3. L’Entrée du port de Roscoff (1889). Musée d’Orsay.
4. Barques de pêche–Méditerranée (1892) *
5. L’Homme à la barre (1892). Musée d’Orsay.
6. Paul Signac sur son bateau (1896). *
7. Nuit de lune à Boulogne (1900). Musée Folkwang (Essen).
8. Marie-Anne Weber jouant du violon (1903) *
9. La Lecture (1903). Musée des Beaux-Arts de Gand.
10. Le Thé au jardin (1900-04). Musée d’Ixelles.
11. La Dame en blanc – Portrait de Mme Théo Van Rysselberghe (1904). Musée La Boverie (Liège).
12. À l’ombre des pins, Agay (1905) *
13. Vent d’est (1904) *
14. La Pointe du Rossignol, Cap Layet (1905) *
15. Vase de fleurs (vers 1911) *
16. Roses jaunes, kakis et mimosas (1911) *
17. Les Pivoines blanches. *
18. Portrait de Valentine Tessier (1914) *
19. Femme à sa coiffure – La Rousse, VIII (1912) *
20. La Toilette (1915). Musée d’Histoire et d’Art de Bormes (Bormes-les-Mimosas).
21. Etude de femme nue (1913). Musée d’Orsay.
22. Maria Van Rysselberghe, les bras croisés (mai 1913) *
23. Autoportrait à la palette (1916) *
24. Nu dans un bassin (1922) *
25. Les Baigneuses (1920). Mu.Zee d’Ostende (Belgique) *
26. Maria Van Rysselberghe au nœud à damier (déc. 1918) *
27. Portrait de Claude Stevens en marin, au jardin (sept. 1919) *
28. Villas vues à travers les eucalyptus, La Mortola (c.1919-21) *
29. Citronniers à La Mortola (1921) *
30. Autoportrait au panama (1918) *
*Coll. privée.