Virginie Demont-Breton
🎨 En ce 26 juillet, célébrons la naissance d’une artiste aussi talentueuse qu’engagée : Virginie Demont-Breton (1859-1935).
Fille de Jules Breton et nièce d’Émile Breton, elle aurait pu rester dans l’ombre de ces grands noms de la peinture française, mais Virginie Demont-Breton choisit la lumière. Une lumière franche, saline, venue du nord, qu’elle capta mieux que quiconque depuis la baie de Wissant.
⚓ Avec son mari, le peintre Adrien Demont, elle créa l’École de Wissant, et s’installa définitivement dans le village en 1891. Là, face à la mer, elle peignit des familles de pêcheurs, des figures puissantes et dignes, ancrées dans une vie rude qu’elle restitua sans fard.
Son premier grand succès au Salon, La Plage, révélait déjà son goût profond pour l’enfance et la maternité. On retrouve cette tendresse sans mièvrerie dans L’Homme est en mer (1889), où une mère, le regard lointain, enlace son enfant pendant l’absence du père. Dans ses œuvres, les femmes sont debout, courageuses, pleinement humaines. Aucune idéalisation : juste la vérité des gestes et des corps.
🖌️ Mais Virginie Demont-Breton ne fut pas seulement une peintre de talent. Elle fut aussi une femme de combat. Dès 1883, elle rejoignit l’Union des femmes peintres et sculpteurs, qu’elle présida de 1894 à 1901. Grâce à son action, les femmes furent enfin admises à l’École des Beaux-Arts en 1897, puis autorisées à concourir au Prix de Rome en 1903.
Pionnière dans l’art comme dans la vie, elle incarnait une génération de femmes qui n’attendirent pas qu’on leur tende un pinceau : elles le saisirent avec fermeté pour mieux signifier à une société rigide et sclérosée la place qu’elles souhaitaient occuper. [*]
À bientôt sur Sfumato ! 💫
1. Femme de pêcheur venant de baigner ses enfants (1881). *
2. Sous l’oranger. *
3. L’homme est en mer (1889). *
4. Fillette à la guirlande de fleurs des champs. *
5. Jeune Pêcheur regardant la mer. *
6. À l’eau ! (vers 1898). Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers.
7. Fils de pêcheur (1891). Collections départementales du Pas-de-Calais.
8. La Plage (1883). Musée des Beaux-Arts d’Arras.
*Collection privée.

